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Page mise à jour le 05/08/2021
Quelle est la meilleure solution pour préparer financièrement sa retraite ?
Regardez l’émission MMA en direct consacrée à la retraite : régimes obligatoires, réforme des retraites, quelles solutions pour épargner pour sa retraite à titre individuel ? Trois experts sur le plateau vidéo MMA pour vous informer et vous conseiller.
Trois spécialistes retraite sur le plateau de MMA
- Philippe Crevel, Economiste, Directeur du Cercle de l’épargne.
- Geoffroy Brossier, Directeur Commercial Marketing Offre Vie Covéa MMA.
- Olivier Poncin, Directeur Offres, Ingénierie et support Vie Covéa MMA.
Accédez à la vidéo de l’émission MMA en direct spécial retraite
Vous trouverez ci-dessous la retranscription texte de l’émission.
Un petit point sur le dispositif français de retraite obligatoire
Un dispositif qui date de 1945
Depuis 1945 en France, on est couvert, que l’on soit salarié, indépendant ou fonctionnaire, par l’assurance vieillesse. Ce système est complexe :
- D’abord parce qu’il répond à ses situations extrêmement diverses, en fonction de son statut professionnel, de sa carrière.
- Ensuite du fait du poids de l’histoire… Le premier régime en France date de 1681, sous Louis XIV. C’était le régime des marins (qui d’ailleurs a traversé les siècles et existe toujours).
Régime de base et régime complémentaire
Le système de retraite français est un régime à deux étages :
- Le régime de base qui assure une pension minimum mais plafonnée en fonction du Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (PASS).
- Et un régime complémentaire pour les salariés : l’AGIRC et l’ARCO, avec un système cadre et non cadre.
Ces deux étages, base + complémentaire, permettent d’avoir un niveau de pension qui est relativement correct (par rapport à ce qui se passe à l’étranger), finançant les revenus des retraités à hauteur de 80% environ. Le reste pouvant être assuré par les revenus du patrimoine, le cumul emploi-retraite (CER) ou l’épargne retraite.
Le régime de retraite français est-il vraiment à bout de souffle ?
Déséquilibre actifs/retraités
En France, nous avons un système par répartition, c’est-à-dire que ce sont les cotisations que l’on verse quand on est en activité, qui financent les pensions des régimes obligatoires.
Le problème est démographique : plus il y a de retraités, plus il faut verser de pensions. Si le nombre d’actifs s’accroît moins que le nombre de retraités, la charge à supporter par les actifs augmente.
Et à un moment donné, si on élève trop les cotisations, ce sont les salaires des actifs qui s’en trouvent pénalisés et donc l’emploi. Il faut donc trouver le juste équilibre… Aujourd’hui les cotisations pour les régimes obligatoires avoisinent les 28%. Il est donc normal que les jeunes s’inquiètent avec l’arrivée à la retraite des générations nombreuses nées entre 1948 et 1970…
Il y avait 5 millions de retraités en 1981. Il y en a 16 millions aujourd’hui et ils seront 23 millions d’ici la moitié du siècle.
Espérance de vie allongée
A cela s’ajoute un phénomène qualitatif, l’espérance de vie… Ainsi en 1950, quand on prenait sa retraite, on avait un horizon de 15 ans de vie. Aujourd’hui, celui-ci est plutôt de 25 ans.
Et donc beaucoup de personnes à la retraite qui vivent longtemps, cela a un coût et cela remet en question le système existant depuis 1945.
Rapports convergents
Tous les rapports, que ce soit celui du Conseil d’Orientation des Retraites du mois de juin 2021, celui du Rapport de la Cours des Comptes également publié en juin 2021, ou encore le Rapport de la Commission sur les Défis à relever après la crise sanitaire (Jean Tirole, Olivier Blanchard)… indiquent clairement que compte-tenu des réformes qui ont déjà été engagées depuis 1993, pour éviter une explosion du système, le niveau de vie relatif des retraités dans les prochaines décennies, va être amené à baisser.
Aujourd’hui, la pension à la retraite représente globalement 50% du salaire moyen. On risque de tomber aux alentours de 36% dans les prochaines décennies. On va donc perdre une dizaine de points entre le salaire que l’on avait avant de partir à la retraite et la pension de retraite qui nous sera versée… et cela, avant toute réforme qui pourrait être engagée ultérieurement.
Cette baisse prévisionnelle est due à l’application des réformes effectuées depuis 1993 et en particulier :
- La désindexation des salaires.
- La prise en compte des 25 dernières années pour calculer la pension retraite (au lieu des 10 meilleures comme auparavant)
- Les systèmes de décotes mis en place.
Pensions qui s’érodent les prochaines années. La solution : l’épargne retraite
Se constituer une épargne complémentaire
Quand on comprend la situation que vont vivre les futurs retraités dans les prochaines années, se constituer un capital retraite est important.
Dans ce but, acheter sa résidence principale est primordial pour de nombreux Français. Ils y consacrent un crédit pendant 15 ou 20 ans et durant cette période de remboursement, leur capacité financière est diminuée d’autant.
Une fois la résidence principale acquise, différentes solutions se proposent à eux :
- L’Assurance Vie, produit bien inscrit dans l’épargne des Français.
- Investir dans l’immobilier pour se constituer des revenus locatifs (ex Loi Pinel).
- Le Plan d’Epargne Retraite.
A savoir : pendant cette période de crise sanitaire, nombre de Français ont placé leur épargne sur des comptes bancaires et livrets. Mais ces derniers ne constituent absolument pas des produits d’épargne pour se constituer un capital retraite.
La loi Pacte
La loi Pacte a réformé l’épargne retraite. A l’origine de celle-ci, le constat que peu de français épargnent pour leur retraite. Les raisons ?
- 1er frein : la complexité du système d’épargne, avec des contrats différents selon les situations : PERP pour les particuliers, le Madelin pour les TNS, le PERCO et l’Article 83 pour les salariés d’entreprise, avec des transférabilités partielles entre ces différents produits. Et sachant que le parcours professionnel peut évoluer au fur et à mesure d’une carrière, un Français pouvait se retrouver avec différents produits retraite et être confronté à une situation complexe.
- 2ème frein : la sortie en rente obligatoire, et donc l’impossibilité de recevoir un capital au moment de la retraite pour en faire ce que l’on souhaite.
La loi Pacte de 2019 a permis de simplifier l’épargne retraite, avec un seul produit, le PER – Plan d’Epargne Retraite -, qui accompagne la vie professionnelle du salarié, du TNS, de l’artisan… et qui permet de se constituer une épargne retraite disponible au moment de son départ, sous forme de rente ou sous forme de capital.
Quelles sont les grandes caractéristiques du PER ?
Le PER est un produit d’épargne retraite unique pour tous.
Il permet d’accueillir trois types de versements
- Les versements effectués dans le cadre de l’entreprise – ancien PERCO qui est devenu PERCOL -.
- Les versements effectués dans l’entreprise au titre du PER obligatoire - ex. Article 83 -.
- Les versements volontaires.
Ce dernier compartiment « versements volontaires » s’alimente régulièrement chaque année, ne serait-ce que pour profiter de l’avantage fiscal (voir encadré ci-après).
Avec le PER, le frein de la sortie en rente tombe
Le frein à l’épargne retraite exprimé par les Français tombe avec le nouveau Plan d’Epargne Retraite : la sortie en rente n’est plus une obligation mais simplement une option. D’autres solutions sont possibles sur le PER : une fois à la retraite, il est possible de bénéficier d’un capital(1) ou de retirer de l’argent de façon échelonnée(1), c’est-à-dire quand on le souhaite.
La fiscalité du PER est avantageuse
Comme pour le contrat Madelin ou le PERP, il est possible de déduire sous conditions ses versements volontaires (3ème type de versements de la liste ci-dessus) de ses revenus professionnels (TNS) ou de son impôt sur le revenu (particuliers).
Utilisation du PER une fois à la retraite
L’épargne constituée sur le PER peut être utilisée librement après sa prise de retraite. C’est à chacun de décider. Un épargnant pourra retirer une partie en début de retraite pour investir dans un bien immobilier, tandis qu’un autre, qui estime avoir assez pour bien vivre à la retraite, laissera encore son épargne fructifier sur son PER pour financer sa dépendance s’il était confronté à cette situation (financement d’une maison de retraite par exemple).
Enfin, un autre assuré souhaitera se servir de son PER pour transmettre un capital à ses bénéficiaires.
Le PER est-il concurrent de l’Assurance Vie ?
Non, le PER est un produit complémentaire à l’Assurance Vie, solution d’épargne qui permet de se constituer un capital pour réaliser des projets, comme par exemple :
- Un achat immobilier.
- Le financement de l’éducation des enfants.
- Et à plus long terme, la transmission d’un capital avec une fiscalité optimisée.
Le PER est, quant à lui, complètement dédié à la constitution d’un capital retraite, avec un mécanisme de déduction fiscale sur les versements (sous conditions et avec un plafond).
En fonction de l’objectif de chacun, deux univers complémentaires se présentent, l’assurance-vie pour la préparation de projets personnels (besoin de financement) et le PER pour la préparation de la retraite.
Comment profiter au mieux de l’avantage fiscal du PER ?
Stratégie fiscale
Tout dépend de la fiscalité et du taux d’imposition pendant la période de capitalisation. Pour définir au mieux sa stratégie fiscale, mieux vaut prendre conseil auprès de son assureur.
Grâce aux informations fournies, votre assureur va calculer le taux d’imposition applicable au moment de la retraite. Il sera vraisemblablement inférieur à celui effectif pendant la période d’activité. C’est l’écart de taux qui est déterminant pour définir sa stratégie de versement sur le PER.
Principe
Plus on dispose de revenus importants au moment où l’on est actif, plus on est fiscalisé, plus il est intéressant de souscrire un PER et à y effectuer des versements pour profiter de l’enveloppe fiscale.
A savoir : pour préparer sa retraite, le PER devient plus intéressant que l’Assurance Vie quand on a un taux marginal d’imposition supérieur ou égal à 30%. Cela correspond à un revenu mensuel d’environ 2 500 euros pour une personne seule et 5 000 euros pour un couple. En effet, au moment de la retraite, la fiscalité du PER applicable au retrait distingue la part des plus-values et celle des versements. Les premières sont imposées comme l’Assurance Vie avec un prélèvement forfaitaire de maximum 30%. Quant aux versements, ils rentrent dans le revenu imposable. Si au moment de la retraite, on descend d’une tranche, le PER devient plus intéressant que l’Assurance Vie.
Il faut donc adapter ses versements à la fiscalité, et au moment de la retraite, éviter de retirer tout en une seule fois pour ne pas regrimper d’une tranche d’imposition.
Y a-t’il un âge idéal pour commencer à épargner pour sa retraite ?
Durée d’épargne
Il n’y a pas forcément d’âge idéal car tout dépend de sa capacité d’épargne et donc du remboursement de son prêt immobilier. Mais on dit généralement que 45 ans est un bon âge pour commencer à préparer sérieusement sa retraite. 45 ans – 65 ans, cela fait 20 ans de cotisations.
Régularité primordiale
Le plus important est de privilégier des versements réguliers sur le PER. Et si l’on commence à épargner relativement tard, la capacité de déduction fiscale sera forcément plus limitée. Mais elle peut être optimisée par une régularité de versements.
Autre vertu de la régularité : lisser ses versements sur la durée permet de rentrer dans les marchés financiers à des moments différents et d’optimiser ses plus-values.
Et si on commence à épargner pour sa retraite après 55 ans ?
Il n’est jamais trop tard pour commencer à se constituer un capital retraite avec un PER. Simplement, pour rattraper son retard, on va effectuer des versements plus importants avec pour conséquence une fiscalité non optimisée (par rapport à des versements réduits mais effectués sur une plus longue durée).
Avec le PER, l’épargne est-elle bloquée jusqu’à la retraite ?
Des cas de sortie possibles mais limités
La loi Pacte a prévu 5 cas extrêmes où la sortie en capital est possible avant l’âge de la retraite :
- Décès du conjoint du titulaire du contrat ou de son partenaire de PACS.
- Invalidité du titulaire du contrat, de ses enfants, de son conjoint ou de son partenaire de PACS.
- Situation de surendettement du titulaire du contrat.
- Expiration des droits à l’assurance chômage du titulaire du contrat.
- Cessation d’activité non salariée du titulaire du contrat à la suite d’un jugement de liquidation judiciaire.
Un cas a été rajouté : la possibilité de faire une sortie anticipée en capital pour acquérir sa résidence principale.
Une vraie protection pour les TNS
La loi Pacte a prévu la possibilité pour les TNS de souscrire une option du PER permettant une exonération du paiement de ses cotisations en cas de problème majeur : arrêt de travail ou invalidité. Ainsi, après un délai de 90 jours, c’est l’assureur qui prend en charge les cotisations du contrat jusqu’à la retraite.
Protection du conjoint qui ne travaille pas
La garantie de Bonne Fin permet au conjoint survivant, en cas de décès de l’assuré, de percevoir le capital décès qui était prévu par l’assuré et d’être ainsi protégé financièrement.
Quels sont les supports d’investissement d’un PER ?
Le PER, comme l’Assurance Vie, se base sur deux types de supports
- L’actif général investi sur des obligations dont la tendance de rendement est actuellement à la baisse (et même proche de zéro).
- En complément de cet actif général, les Unités de Compte(2) permettent à l’épargnant de placer son épargne sur des actifs (actions françaises, européennes, mondiales avec, de plus en plus, un univers économiquement socialement responsable – ESG -).
Contrat sur-mesure
L’important est de bien étudier avec son assureur pour déterminer :
- Sa capacité d’épargne.
- Ses besoins à la retraite.
Les assureurs disposent d’un outil spécifique pour estimer le montant prévisionnel de la retraite de l’assuré et calculer alors le montant des versements réguliers à effectuer.
A partir de là, l'assureur va travailler avec son client pour déterminer le profil de risques pour le contrat. Il dispose pour cela d’outils qui permettent de connaître l’appétence aux risques financiers de son client, permettant de déterminer quelle part de versements doit être effectuée sur le support en Euros (sécuritaire mais peu rémunéré) et quelle part doit être destinée aux supports en Unités de Compte(2).
Rappel : le PER doit être alimenté de façon régulière pour lisser le risque dans la durée.
Quel intérêt à transférer son contrat Madelin ou PERP vers le PER ?
Opportunité
L’un des avantages de la loi Pacte est qu’elle permet de regrouper tous ses contrats retraite dans un seul ‘moule’, le PER.
L’intérêt de cette solution s’apprécie au cas par cas, en fonction de chaque contrat détenu et des garanties et options souscrites, après étude de votre situation avec un assureur.
Les anciens produits détenus sont maintenant fermés à la vente mais pour les clients concernés, ils continuent de vivre.
Simplicité des transferts
Regrouper ses contrats dans un PER est aussi simple que de souscrire un nouveau contrat. Le PER va être le réceptacle des sommes transférées depuis ses autres contrats. Après un diagnostic réalisé avec un assureur, le contrat PER pourra être ouvert et une demande de transfert des fonds sera envoyée à la ou les compagnies d’assurance concernées.
La démarche prend ensuite un peu de temps, entre 3 et 4 mois d’attente en moyenne pour que le transfert soit effectif. La compagnie qui a effectué ce transfert, informe ensuite le client que l’opération demandée a été réalisée (avec date et montant concerné). Cette information doit être communiquée à votre assureur pour que les services de gestion puissent affecter les fonds sur le PER du client.
Comment souscrire un PER ?
L’importance de l’étude préalable
Il est déterminant de rencontrer son assureur, de présenter son objectif, l’attendu en termes de capital au moment du départ à la retraite, de discuter avec lui de son appétence entre rendement et sécurité pour les placements financiers (répartition des fonds entre actif général en Euros et Unités de Compte).
L’assureur doit aussi connaître votre taux marginal d’imposition actuel et il fera une simulation pour évaluer le taux marginal d’imposition applicable à la retraite.
D'autres simulations sont ensuite réalisées, qui permettent à l’Agent de préconiser le montant de versement idéal pendant la période d’épargne.
Peut-on avoir deux PER ?
Oui totalement, mais ce n’est pas forcément l’objectif.
J’ai déjà un PER d’entreprise, puis-je ouvrir un PER personnel ?
Oui, c’est possible. Il peut même être intéressant d’effectuer ses versements volontaires sur un PER individuel car il bénéficie de davantage de choix en termes d’UC.
Oser l’épargne retraite
Toutes les études réalisées montrent que même les retraités d’aujourd’hui pensent ne pas avoir assez de moyens pour leur retraite et regrettent de ne pas avoir plus épargné pour mieux la préparer.
L’épargne retraite constitue en effet un « sacrifice », car on aimerait utiliser son argent à d’autres projets pendant sa période d’activité (comme partir en voyage par exemple). Mais cet effort est encore plus nécessaire pour assurer son futur niveau de vie à la retraite.
Le texte de l’article constitue la retranscription des interventions des 3 experts. Il ne saurait être contractuel.
(1) Sortie du PER pour acquisition de la résidence principale possible pour les sommes issues des compartiments Versements Individuels et Collectif Entreprise.
(2) Les montants investis sur les supports en Unités de Compte ne sont pas garantis mais sujets à des fluctuations à la hausse ou à la baisse dépendant en particulier de l’évolution des marchés financiers. Cet investissement peut entraîner un risque de perte en capital supporté par l’adhérent.
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